La préparation au silence avant de rentrer en Kuti est un art délicat, une transition consciente qui invite à ralentir, à se détacher doucement du rythme frénétique du monde extérieur pour commencer à habiter pleinement le silence et la lenteur. C’est un processus qui demande à la fois patience et intention, un cheminement vers une paix intérieure que l’on cultive jour après jour, en s’éloignant des bruits et des distractions qui saturent notre quotidien.
Ralentir, c’est accepter de ne plus être emporté par l’urgence, de ne plus céder à la tentation de l’efficacité à tout prix. C’est se donner la permission de faire les choses différemment, de les accomplir avec une attention pleine, presque méditative. Chaque geste, chaque mouvement devient une pratique de présence, un retour à l’essentiel, où l’on apprend à savourer la simplicité du moment présent. En ralentissant, on commence à sentir le poids de chaque instant, à s’immerger dans la plénitude de l’ici et maintenant, sans précipitation, sans dispersion.
Cette lenteur est une porte d’entrée vers le silence. En ralentissant, on commence à entendre ce qui est souvent noyé sous le vacarme quotidien : le battement régulier du cœur, le souffle qui entre et sort des poumons, le murmure subtil de l’esprit. Le silence n’est pas seulement une absence de bruit, c’est une présence, une profondeur que l’on commence à découvrir en soi-même. En s’habituant à ce silence, on prépare l’esprit à entrer dans le Kuti, où ce silence deviendra total, enveloppant, transformateur.
Habiter le silence avant de rentrer en Kuti, c’est aussi apprendre à se détacher progressivement des stimuli extérieurs, à trouver du réconfort dans la solitude, à goûter la paix que l’on ressent lorsque l’on se retire du tumulte du monde. On commence par éteindre les écrans, réduire les conversations, limiter les interactions superficielles. On choisit de passer du temps seul, non pas par isolement, mais par choix, pour se reconnecter à son être intérieur.
Cette préparation est une manière de s’aligner avec l’esprit du Kuti, de s’harmoniser avec l’expérience qui nous attend. En ralentissant, en habitant le silence, on commence à ressentir la tranquillité qui imprègne ce lieu, même avant d’y entrer physiquement. C’est comme si l’âme se préparait déjà à ce voyage intérieur, comme si elle commençait à dénouer les liens qui la retiennent au monde extérieur, pour se libérer, pour s’ouvrir à l’immensité du silence à venir.
Ralentir, habiter le silence, c’est aussi se préparer à rencontrer soi-même. C’est faire de la place pour les pensées, les émotions, les souvenirs qui surgiront dans le calme du Kuti. C’est accepter d’avance que le silence révélera ce que le bruit cache, et se préparer à accueillir ces révélations avec douceur, avec compassion, avec une volonté de transformation.
Ainsi, cette préparation au silence n’est pas seulement une étape pratique, mais un rituel sacré, un acte de purification mentale et émotionnelle. En ralentissant et en habitant le silence, on se prépare à entrer dans le Kuti avec une ouverture d’esprit, une clarté intérieure, et une sérénité qui nous permettra de plonger profondément dans l’expérience, de la vivre pleinement, et d’en ressortir renouvelé, transformé, en paix avec soi-même.
Armanda Dos Santos