QUI SUIS-JE
On rapporte dans une sagesse hébraïque l’histoire suivante:
« Dans le célèbre petit village de Chelm, vivaient deux voisins, Haïm et Yankel, deux âmes simples et modestes qui n’avaient pas été dotées d’une grande intelligence.
Alors qu'ils se trouvaient aux bains publics où ils avaient l’habitude d’aller, Haïm fit part à son ami de son inquiétude:
« Si j’enlève mes vêtements, comment pourrais-je me reconnaitre après le bain? » demanda-t-il.
« Voila une bonne question » sourit Yankel.
« Mais attends, je crois que j’ai une idée. Prends un fil rouge et attache-le autour de ton gros orteil droit. Comme ça, quand tu reviendras, tu seras que c’est toi, Haïm au fil rouge! »
« C’est un idem formidable! » s’exclama Haïm, béat d’admiration. « Tu es vraiment génial ! »
Bien entendu, le fil rouge autour du gros orteil de Haïm se desserra. Il finit par aboutir autour du gros orteil droit de Yankel.
Quand Haïm revint se rhabiller, il jeta un coup d’oeil sur son orteil, puis son regard se porta sur Yankel qui arrivait, avec le fil rouge autour de son orteil!
Haim, interloqué, se tourna vers son ami et lui dit:
« Toi, je sais qui tu es… mais alors moi, qui suis-je? ».
QUI SUIS JE?
Voici une question simple, mais essentielle.
C’est la seule question au monde à laquelle personne d’autre que moi-meme ne peut répondre.
La réponse est d’une importance fondamentale et la solution ne viendra pas de l’examen de mon passeport ou d’un coup d’oeil dans le miroir.
JE VAIS DEVOIR CREUSER LES FONDATIONS DES MURS… toute une vie durant.
Je vois beaucoup s’intéresser à l’Ayurveda pour comprendre « leur dosha », « leur constitution », leur profil, comme s’il s’agissait d’un signe astrologique, d’un vêtement, ou pire encore, de la case.
Mais je vois aussi beaucoup de thérapeutes faire le « commerce » de l’Ayurveda autour de cette fascination exotique de la découverte de son Dosha, à coup d’idées reçues, de raccourcis fantasmés et réducteurs, comme si on pouvait classifier le genre humain en trois cases: Vata, Pitta, Kapha…
Soyons humbles et modestes.
L’Ayurveda est un voie de développement personnel, et j'aime à dire « d’EMPUISSANCEMENT » de soi, par les clés de connaissance qu’elle nous donne pour comprendre qui nous sommes: nos qualités physiques, morales, nos capacités intellectuelles, nos talents, nos savoirs-faire, nos dons, tout comme nos points faibles.
Les reconnaitre c’est faire preuve de bienveillance et de justice.
Ces ressources sont tels des puits dans lesquels nous devrons puiser toutes les fois où nous rencontrons des difficultés.
Ces sources ne sont cependant pas intarissables, ni acquises, ni limitées.
C’est à chacun, en soi-même, de les rechercher, de les reconnaitre, de les enrichir, d’ou l’importance de garde un esprit ouvert, vigilant et critique: envers ce que vous dit le « therapeute », ce que vous dit le Test de constitution imprimé sur internet, ou les tableaux grossiers de la plupart des livres d’Ayurveda.
Cette quête et ces connaissances devront être protégées contre la stigmatisation qui nous dessert.
Mais aussi contre nos ennemis intérieurs que sont l’orgueil et la vanité qui nous gonflent et nous enflent.
En effet, le diagnostic n’est pas le pronostic.
Vous n’êtes pas ce que votre thérapeute croit que vous êtes.
Nous, professionnels, nous avons des outils pour vous accompagner dans la recherche de votre « QUI SUIS-JE » mais vous seuls trouverez les réponses.
Et puis, si je peux me permettre un dernier conseil (non sans malice!), lorsque vous croirez avoir « trouvé »… prenez garde !
… C’est la seule question au monde à laquelle personne ne trouve jamais complètement la réponse... tant nous sommes multiples.
Og Mandino, specialiste en développement personnel, conseille à chaque fois que l’on serait tenté de se vanter, de plonger le poing dans un sceau d’eau froide et de le retirer.
Puis, il nous demande de regarder si nous sommes parvenus à trouer l’eau. Si ce n’est pas le cas, alors il nous dit que cela nous donne une idée précise de nos capacités… No comment !
Salam
Armanda Dos Santos