Vous avez dit médicinal ?
Le romarin est l’un des meilleurs antioxydants naturels que nous connaissons. Il protège nos cellules contre le vieillissement prématuré. Mais ce n’est pas une infusion de temps en temps qui effectuera ce travail de fond. Le romarin est une plante à prendre en petite quantité, mais tous les jours, pendant des mois ! Pourquoi ne pas boire une infusion de romarin régulièrement à partir d’un certain âge ? Car le romarin est un tonique et protecteur de la sphère cérébrale. Les études récentes nous font dire qu’il pourrait être l’une des meilleures plantes pour prévenir la maladie d’Alzheimer.
Sur la sphère digestive, le romarin a une action complexe. Tout d’abord, il contient des amers(certes dissimulés derrière les aromatiques) qui stimulent la production de sucs digestifs. Il est antispasmodique des muscles lisses (combat les crampes d’estomac) et réduit les ballonnements. La plante stimule la production de bile, agissant donc comme dépurative douce. C’est aussi un excellent protecteur des lipides polyinsaturés. Si vous prenez des acides gras de type oméga 3 pour combattre une inflammation chronique, accompagnez-les d’une infusion de romarin pour vous assurer que ces lipides fragiles ne s’oxydent pas à l’intérieur de votre corps.
LE ROMARIN, ANTIOXYDANT VRAIMENT PUISSANT
Il évoque la Méditerranée, sa terre d’origine, et les grillades ou gratins de légumes aux arômes de Provence. Mais il ne rechigne pas à pousser en pot. Stimulant général, on le conseille pour ses grandes propriétés antioxydantes.
Il y a des milliers d’années, nos lointains ancêtres avaient remarqué que la viande se conservait plus longtemps lorsqu’elle était enveloppée de romarin. Dans la Grèce antique, on pensait que cette vertu valait aussi pour garder la mémoire. Aussi, les étudiants prirent-ils l’habitude d’en porter une couronne pendant les périodes d’examens.
Cette plante aromatique passait également pour conserver le corps des trépassés. Son feuillage persistant fit du romarin un symbole d’immortalité qui participait aux cérémonies funéraires comme aux mariages : il était censé rendre les époux fidèles... De même, les anciens l’employaient souvent lors des cérémonies religieuses à la place de l’encens, très cher. Horace, poète latin, désigna le romarin comme une plante sacrée douée de grandes vertus.
Très utilisé au Moyen Âge, cultivé dans le carré des plantes médicinales, il servait dans les jonchées, renouvelées tous les jours, pour assainir l’atmosphère !
L’Eau de la reine de Hongrie, élaborée au XIVe siècle, fut la première eau parfumée à base de fleurs de romarin : un alcoolat utilisé aussi comme médicament, notamment pour ses vertus rajeunissantes supposées. Cette « eau merveilleuse » connut un succès inouï, surtout au XVIIe où elle était très appréciée par Louis XIV et sa cour : la marquise de Sévigné en raffolait au point de ne plus pouvoir s’en passer. Plus tard, Saint-Simon la mentionne dans ses « Mémoires » et Charles Perrault témoigne de sa renommée dans « La Belle au bois dormant ».
Antiseptique, cholérétique, cholagogue, tonique…
- Stimulant général, le romarin est apprécié lors des périodes de fatigue(physique ou cérébrale) et conseillé pour ses grandes propriétés antioxydantes : l’une de ses vertus est de faciliter la mémoire, une autre de soulager les douleurs rhumatismales.
- Il facilite grandement le bon fonctionnement du foie en augmentant le volume de bile, et régularise la venue des règles.
- En infusion après les repas, il soulage les digestions difficiles (il évite les fermentations intestinales) ainsi que les maux de tête, notamment d’origine digestive.
Attention : à haute dose, son huile essentielle, quel qu’en soit le chémotype (romarin à camphre, romarin à cinéole ou romarin à verbénone) peut causer de graves problèmes neurotoxiques. L’HE de romarin à chémotype verbénone est proscrite en cas d’antécédent personnel ou familial de cancer du sein.
Le romarin régénère le foie
On connaissait déjà l’intérêt global du romarin pour la protection du foie. Sa richesse en acide carnosique, par exemple, protège nos cellules hépatiques contre la toxicité alcoolique, le stress oxydatif, ou la stéatose hépatique associée à la consommation excessive de gras. Mais en plus de cet effet protecteur, il apparaît que le romarin, en particulier l’acide rosmarinique, un de ses composants, possède un puissant effet régénérateur. En effet, le foie présente la particularité unique de pouvoir s’autorégénérer en cas d’ablation partielle, une procédure chirurgicale courante en cas de fibrose ou de tumeur. Une étude chinoise récente montre que la consommation de romarin a pour effet d’accélérer la production de nouveaux hépatocytes.
RECETTES
Tisane digestive
Ingrédients :
- 1 cuiller à café de romarin
- 1 tasse d’eau froide
- Préparation :
- Mettez le romarin dans l’eau froide,
- amenez à ébullition et maintenez un léger frémissement pendant 2 minutes avant de filtrer.
- Sucrez avec du miel de romarin ou de thym.
Bain stimulant
- Ingrédients :
- 3 grosses poignées de romarin,
- 2 litres d’eau froide
Préparation :
- Mettez le romarin dans l’eau froide,
- amenez à ébullition et maintenez un léger frémissement pendant 5 minutes.
- Laissez ensuite infuser jusqu’à refroidissement à couvert et hors du feu.
- Filtrez et versez dans l’eau d’un petit bain. À prendre plutôt le matin.
Vin tonique
- Ingrédients :
- 1 bouteille de bordeaux rouge,
- 4 branches de romarin d’environ 15 cm de long,
- miel de sarrasin, de châtaignier ou de romarin
Préparation :
- Laissez le romarin macérer une huitaine de jours dans le vin.
- Filtrez.
- Ajoutez 1 ou 2 cuillers à soupe de miel.
Boire un petit verre avant le repas. Conservez au frais. Si vous l’appréciez, vous pouvez ajouter quelques feuilles de menthe qui renforceront le côté tonifiant de ce vin (à consommer avec modération).
Conseils de culture
Selon la variété, le romarin peut mesurer de 50 cm à 2 mètres de haut. Il supporte les tailles sévères et se comporte bien en pot, culture à préférer en région peu favorable.
Où ?
Le romarin exige un emplacement ensoleillé et chaud, avec une terre bien drainée. Pour un feuillage très odorant, mieux vaut le cultiver dans un sol sec et pauvre, plutôt que fertile et humide.
Quand ?
Les semis se font en janvier ou février sous abri entre 20 °C et 25 °C. La germination est lente : 3 à 4 semaines. Au printemps, plantez vos semis, boutures ou plante en godet. La taille se pratique à la fin de l’hiver ou juste après la floraison, mais pas en automne : la végétation redémarre après la taille et les premières gelées grilleraient ces tendres pousses.
Comment ?
Une branche touchant terre prend facilement racine. Elle donne un autre pied qu’il n’y a plus qu’à détacher du pied mère. Hormis l’année de la plantation où il a besoin de quelques arrosages, il se contente de l’eau du ciel mais vous pouvez le pailler. L’engrais n’est pas nécessaire. Rustique dans la plupart des régions, il peut supporter des températures négatives jusqu’à -15 °C en terre sèche et bien drainée. Cependant, les jeunes pieds doivent être protégés des hivers rigoureux.R