broken image
  • Accueil
  • Ayurveda
  • Qui suis-je
  • Formations 
    • Programme
    • Formation Thérapeute
    • Mentorats
    • Immersion Grahani Dosha
    • Immersion Yoni Vyapat
    • Masterclass Immersion d'Été
    • Cure de Printemps
    • Cures Rasayana
  • Immersions
  • Mes livres
  • Consultations
  • Méditations
  • Articles
  • Me contacter
broken image

La fatigue des femmes

· Tantra


broken image

Dans un monde qui valorise la performance, la vitesse et la constance, la fatigue est devenue une compagne silencieuse du quotidien. Mais lorsque cette fatigue touche les femmes, elle prend une dimension particulière, plus complexe, plus insidieuse. Car il ne s’agit pas uniquement d’une fatigue musculaire ou cognitive, mais bien souvent d’une fatigue subtile, cellulaire, psychique, presque existentielle. L’Ayurveda offre une grille de lecture précieuse pour en comprendre les racines profondes.

Rasa, Kapha et la nature nourricière du féminin

Le corps féminin est dominé, dans la vision ayurvédique, par rasa dhātu, le premier tissu élaboré à partir des aliments digérés. Rasa, c’est le plasma, le liquide nourricier, le lait maternel, la lymphe, mais aussi le support subtil de l’affection, de l’amour, de la connexion émotionnelle. Cette prédominance confère à la femme une capacité remarquable de soutien, de soin, de portance. En lien avec Kapha doṣa, elle exprime la stabilité, la douceur, la rétention, la patience.

Mais cette richesse physiologique vient avec un revers : la vulnérabilité à l’épuisement silencieux. Car Rasa doit être nourri par un feu digestif (agni) stable, par des émotions fluides, par une vie cyclique et respectueuse des rythmes intimes. Or, notre société moderne impose des modèles linéaires, yang, continus. Le corps féminin, lui, est lunaire.

La perturbation de Vāta : fatigue, dispersion et vide

Là où la femme est naturellement portée par Kapha, elle est aujourd’hui déstabilisée par Vāta, doṣa de l’espace et du mouvement. Le stress chronique, les horaires décalés, le multitâche, les tensions émotionnelles, les surstimulations sensorielles, les grossesses successives, les avortements ou les deuils non digérés, tout cela vient aggraver Vāta. Cette aggravation entraîne :

-un sommeil léger, non réparateur,

-une perte d’appétit ou une digestion instable,

-une pensée ruminante ou dispersée,

-une baisse de motivation,

-un sentiment d’essoufflement même au réveil.

La fatigue devient alors une fatigue du souffle vital (prāṇa). Le feu est allumé, mais il ne chauffe plus. Les tissus ne sont plus nourris. Le corps fonctionne, mais à vide.

Ojas : le nectar de l’immunité et de la joie

Au sommet de la pyramide des tissus, l’Ayurveda identifie ojas, l’essence vitale, produit final d’une digestion parfaite, d’un feu harmonieux, d’émotions claires et d’un style de vie aligné. Ojas, c’est la lueur dans les yeux, la chaleur du sourire, la force tranquille de l’âme incarnée.

La femme dispose naturellement d’un capital d’ojas plus important. Mais ce capital s’épuise rapidement si elle vit dans la dissonance, l’oubli de soi, le don sans réceptacle, l’obligation constante de contenir et de porter. Quand ojas faiblit, apparaissent les maladies auto-immunes, les dépressions, les troubles hormonaux, les douleurs diffuses et la fatigue chronique.

Manas et charge mentale : quand le mental dévore le corps

L’Ayurveda reconnaît l’impact de manas (le mental) sur le corps. Lorsque le mental est soumis à un flux constant d’informations, d’exigences, de responsabilités invisibles, il devient rajasique ou tamasique : agitaté ou engourdi. Cette charge mentale, propre à beaucoup de femmes, surtout mères, soignantes, salariées, épouses, ou entrepreneures, engendre une forme de fatigue non réductible par le repos seul.

Le mental disperse prāṇa, déconnecte des besoins corporels, empêche la satiété. Le résultat : un corps qui crie alors que l’esprit nie, une âme qui se tait alors que le monde exige.

Fatigue cyclique, fatigue hormonale, fatigue de l'âme

Le cycle menstruel, la périménopause, la ménopause, la maternité, sont autant de phases qui sollicitent Rasa, Agni et Ojas. La fatigue y est naturelle si elle est accompagnée. Mais si ces cycles sont niés, contraints, ignorés, ou médicamentalisés, ils deviennent des sources d’épuisement profond.

La femme contemporaine porte souvent en elle une fatigue de lignée, une fatigue sociétale, une fatigue d’avoir oublié sa propre valeur, son propre rythme, sa propre médecine. Il ne s’agit pas simplement de dormir plus ou de prendre des compléments : il s’agit de retrouver sa place, son cycle, son axe.

Soins, rituels, restaurations : les pistes ayurvédiques

Pour restaurer l’énergie féminine, l’Ayurveda propose :

-Des soins corporels nourrissants : abhyanga à l’huile chaude, basti, nasya, shirodhara…

-Des aliments rasayaniques : kichari, bouillons, laits aux épices, dattes, amandes trempées, gâhee…

-Une alimentation adaptée au cycle et à la saison, sans dogmatisme.

-Une régulation du sommeil, avec des rituels du soir et des temps de retrait cycliques.

-Des pratiques spirituelles simples : mantra, silence, journaling, prāṇayāma.

Mais surtout, une réintégration de sva-dharma, du chemin personnel, à l’intérieur duquel la vitalité circule naturellement.

Et si la fatigue était une alliée ?

Et si la fatigue féminine était une précieuse alerte, un souffle sacralisé de l’âme pour dire : « Stop. Ralentis. Rappelle-toi de toi. Rappelle-toi du sens. » L’Ayurveda ne propose pas de masquer la fatigue, mais de l’écouter, de la lire, de l’honorer. Elle est parfois le langage même de la conscience lorsqu’elle tente de nous faire revenir à la maison. Car il n’y a pas de santé sans amour, pas de vitalité sans vérité, pas d’énergie sans alignement. Oui, notre fatigue peut devenir le guide le plus sincère de notre retour à l’essentiel.

Le feu invisible de la charge mentale

Même si la femme est dotée d’une endurance biologique remarquable, sa charge invisible – mentale, émotionnelle, hormonale – agit comme un feu souterrain. Ce feu ne se voit pas toujours, mais il consume les réserves de manière constante. Il porte les noms de "responsabilité", "adaptabilité", "effacement", "soutien". Il est nourri par la difficulté à poser ses limites, à s’écouter, à s’honorer.

L’Ayurveda ne médicalise pas cette fatigue. Il ne la pathologise pas. Il l’accueille comme un signal intelligent du corps. Un appel à rétablir l’équilibre entre l’offrande et le repos, entre l’activité et la récupération. Un rappel que l’énergie n’est pas une ressource à exploiter, mais une flamme à honorer.

Comprendre la fatigue féminine n’implique pas de l’éteindre, mais de l’écouter. D'y reconnaître un message subtil, un besoin de retour à soi, à ses rythmes, à ses besoins profonds. Restaurer Agni, apaiser Vāta, reconstruire Ojas, n’est pas seulement un traitement : c’est un chemin vers la vérité de soi.

Armanda Dos Santos

Immersion Yoni Vyapat Chikitsa - du 20 au 26 juin 2025

S'abonner
Billet précédent
Immersion au cœur de Grahani : plongée dans le...
Billet suivant
Immersion « Dharma & Adharma : L’Alignement comme Médecine »
 Revenir au site
Photo de profil
Annuler
Utilisation des cookies
Nous utilisons des cookies pour améliorer l'expérience de navigation, la sécurité et la collecte de données. En acceptant, vous consentez à l'utilisation de cookies à des fins publicitaires et d'analyse. Vous pouvez modifier vos paramètres de cookies à tout moment. En savoir plus
Accepter tout
Paramètres
Refuser Tout
Paramètres des Cookies
Cookies nécessaires
Ces cookies sont destinés pour des fonctionnalités de base telles que la sécurité, la gestion du réseau et l'accessibilité. Ces cookies ne peuvent pas être désactivés.
Cookies pour les statistiques
Ces cookies nous aident à mieux comprendre comment les visiteurs interagissent avec notre site web et nous aident à découvrir les erreurs de navigation.
Préférence pour les Cookies
Ces cookies permettent au site web de se souvenir des choix que vous avez faits afin de fournir une fonctionnalité et une personnalisation améliorées.
Enregistrer