Si ta pratique ne t’adoucit pas,
elle t’éloigne.
Si elle ne te rend pas plus tendre,
plus disponible,
plus présent au souffle fragile de l’autre,
alors elle est vide,
même si elle est rigoureuse.
Si ta discipline ne fait pas tomber un peu ton masque,
si elle ne t’ouvre pas à ta propre vulnérabilité,
si elle ne fait pas fondre ton jugement,
alors elle n’est qu’un rituel sans feu.
La vraie pratique,
c’est celle qui te rend plus doux.
Pas faible
doux.
Plein.
Accueillant.
Lucide mais jamais dur.
La vraie spiritualité ne fait pas de toi un sommet.
Elle fait de toi un abri.
Un espace sûr,
où l’autre peut respirer sans être réduit.
Elle ne gonfle pas le torse,
elle élargit le cœur.
Elle ne fait pas de toi un modèle,
elle fait de toi un humble compagnon.
Tu veux savoir si tu progresses ?
Regarde ton cœur :
Est-il plus souple ?
Plus silencieux ?
Plus prompt à comprendre qu’à condamner ?
Alors tu es en chemin.
Mais si tu portes ta foi comme une armure,
comme une arme,
comme une preuve que tu vaux plus
alors tu n’as rien compris.
La foi sans tendresse est un caillou dans la bouche.
La prière sans bonté est un écho vide.
La voie sans amour…
n’est qu’un détour.
Armanda Dos Santos